Une visite à l'exposition Paradis Naturistes au MUCEM à Marseille

Cet article ne représente que les vues et impressions subjectives de leur auteur.

D’abord il faut venir juste pour le lieu. Le MUCEM en soi vaut la visite. Pour son architecture, pour les vues sur la mer sur Marseille et son vieux port.

Les expositions permanentes du musée sont relativement hétéroclites, d'un intérêt variable, mais on sent que le fonds s’enrichit au fil des ans ; l'objectif du musée étant de donner une vision large sur la diversité des populations et des cultures autour de la méditerranée. En cela, notre exposition sur le naturisme trouve un écrin bienvenu et parfaitement adapté. 

L'exposition sur les ”paradis naturistes" en tant que telle occupe une grande salle du rez-de-chaussée accessible directement depuis le hall principal. Point d’attention : les licenciés naturistes bénéficient d’un tarif réduit, il faut montrer pour cela sa licence à l'entrée, au moment de payer. Il faudra peut-etre insister, la pratique étant visiblement peu connue des opérateurs à l'accueil (cela était le cas début juillet, mais cela a surement changé au cours de l'été). Le site du mucem indique un demi tarif, que nous n’avons obtenu qu'après recherches par notre hôte d'accueil... Il semble donc que d’une part la très grande majorité des  visiteurs n'ont pas de licence, et que d'autre part les licenciés ne doivent surtout pas hésiter à demander pour obtenir leur réduction ! 

Au moment de notre visite (dimanche 21 juillet), il y avait du monde. Arrivés en fin de matinée on aurait pu s'attendre à des salles relativement calmes, elles ont été rapidement pleines.

La grande  salle qui accueille notre expo est divisee en cinq/six quartiers qui détaillent chacun un aspect spécifique de l'histoire du naturisme. L'exposition permet ainsi à chacun de choisir le rythme et le contenu de sa visite. Soit sur un angle historique et conceptuel (c'est quoi le naturisme ?) soit sous l'angle de la découverte d'un lieu spécifique. L'histoire du naturisme est bien décrite, illustrée par les revues de médecins hygiénistes, et de philosophes. Pour les lieux, les sites, sont mis en avant 4 ou 5 lieux emblématiques de nos histoires : Heliopolis à Paris, Montalivet, Monte Verita en Suisse, le Cap d'Agde, l'île du Levant... Cela n'est pas exhaustif, mais le choix des ces lieux permet de bien mettre en évidence la diversité des pratiques et des naturistes eux mêmes.

C'est très  documenté avec de nombreuses photos, des films, des extraits de textes et livres, revues. On se rend compte ici - si on ne le savait pas déjà - que la documentation disponible est riche. Il y avait ici 
largement de quoi faire une exposition.

A noter - chauvinisme alsacien - la présence bien visible, pour illuster la naissance et le developpement de clubs aux abords des grandes villes, d’un film documentaire de 1935 sur "l'île des naturistes d'Alsace". Il faudra revenir plus tard, avec nos amis des Naturistes d'Alsace, sur ce film qui mérite à lui seul d'être mis en lien depuis notre site internet régional.

Quelques manques, oublis, pour finir la critique. Il aurait été bien d'ouvrir l'exposition plus largement sur l'international. Il est dommage que rien ne soit dit ou très peu sur le naturisme en Europe de l'est (la partie historique aurait gagné à être enrichie sur le mouvement naturiste dans l'ancien "bloc de l'Est") et sur le développement du mouvement à l'international. Il y a des continents, actuellement, au sein desquels notre mouvement se développe, plus qu'en Europe. 

L'occasion d'une nouvelle et future exposition ? On sort en tout cas de cette exposition avec le sentiment que le Naturisme n'est pas mort, que le combat pour le respect de tous, le respect de nos diversités est un sujet très actuel, avec beaucoup de perspectives possibles. En cela et rien que pour cela, c'est déjà un succès.

Alain, pour Naturisme.Alsace